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Photo du rédacteurAthena Montuoro

Mon immersion dans la jungle amazonienne

Depuis 3 ans, j'avais ce rêve de partir en Amazonie, en immersion quelques jours avec les peuples racine, à la découverte de cette culture et ce patrimoine précieux, oubliés, et en danger.

Partir à la découverte de cette forêt primaire, des enjeux que ces peuples affrontent tous les jours pour protéger leur forêt. Inutile de préciser que le danger ne vient pas d'animaux ou de plantes, mais d'autres humains, qui mettent le feu, pillent les ressources, déforestent, polluent les eaux et les sols.

En Équateur, les compagnies pétrolières sont les plus gros desctructeurs. Vous avez sûrement entendu parler de la fuite d'un oléoduc en janvier 2022 qui a causé d'importants dégâts et pollué les rivières.

Cela arrive tous les ans, et continue de se produire encore et encore.




Pourquoi tant d'auto-destruction? C'est le grand paradoxe de l'anthropocène : croissance et domination de l'humain sur le monde, destruction de l'humain contre lui-même, puis destruction de l'environnement qui a permis ce développement...


Pour continuer sur un ton plus léger, je me sentais attirée par la forêt, et j'avais à coeur de partir avec l'association Pachamama Alliance, qui sensibilise aux US mais aussi dans le reste du monde à un changement de paradigme, un changement de rêve collectif, qui soit plus juste, épanouissant, respectueux de la planète. Ce voyage était donc un apprentissage et un échange culturel, mais aussi une façon d'encourager des initiatives que je soutiens.


Je suis donc arrivée à Quito pour y rester quelques jours et me mettre dans ma bulle, couper. Je suis partie en décembre 2021, ce voyage était pour moi la fin d'une année mais marquait aussi la fin d'une période de vie, une sorte de renaissance, de marque vers une nouvelle dizaine (de 30 à 40 ans), et m'encourageait à définir ce que je voulais pour la suite, pour moi-même, pour le collectif, pour participer à l'émergence d'un monde meilleur.


J'ai passé quelques jours à me promener, faire du yoga, randonner sur les volcans, les parcs et les cascades alentours, découvrir l'histoire et l'architecture de Quito, la culture artistique aussi (il y avait une grande fête dans la ville pendant deux jours, c'était un heureux hasard, rempli d'animations, de spectacles et de folklore)!





DÉBUT DU VOYAGE EN GROUPE

Puis nous nous sommes retrouvés, avec l'ensemble du groupe (nous étions 12), pour "ouvrir" ce chapitre, partager nos émotions et nos attentes dans la bienveillance. Dès le lendemain matin, nous sommes partis en mini-bus vers le sud du pays où nous prenions les avions le jour suivant. En chemin, nous avons eu notre première rencontre avec un soigneur et sa femme, un couple âgé, rayonnant, qui soignent avec des plantes, des rituels et des protections spirituelles. Nous avons pu faire un premier nettoyage énergétique (entre femmes, en sous-vêtements, où l'on passait chacune notre tour devant la mamacita pour qu'elle nous effleure avec un bouquet de plantes bien spécifiques, en chantant des prières, en soufflant du tabac autour de nous, et autres étranges rituels pour nous les occidentaux !


Le lendemain, nous avons pris des petits avions de 6 places (dont le pilote qui faisait une prière avant le décollage 🙄 ), puis nous avons survolé la forêt pendant plus d'une heure. Quelle vue incroyable, cette immensité de vert à perte de vue... Nous sommes arrivés en communauté Sapara, accueillis par les enfants et les chefs du village. A peine arrivés, le temps ralentit, tout se pose, il n'y a pas d'urgence...

Nous avons eu droit à une cérémonie de bienvenue, rituel du tabac, nettoyage aux plantes, peintures rouges sur le visage, et obtention de notre nom Sàpara !

Ici les peintures sur le visage sont très utilisées, avec de l'encre noire qui vient aussi de la forêt, ou le fruit qui contient une sorte de peinture rouge naturelle. Ces peuples, avant de s'unir contre la menace extérieure, étaient des peuples de guerriers, de clans, et la paix ne régnait pas entre les différentes tribus!


Nous avons descendus la rivière jusqu'à nos huttes, un peu en contrebas du village. Certains à la nage, ou d'autres sur un canoé, taillé dans le bois directement. Nous restions 3 nuits dans ce village. Nous dormions sous une grande hutte, à 70 cm du sol, ouverte sur l'extérieur (= la jungle) et avions un petit lit sous une moustiquaire. Attention à bien fermer les sacs, car tout peut se faufiler à l'intérieur! Les trois jours ont été rythmés par des méditations et des balades dans la forêt, des cérémonies (comme un nettoyage aux braises et aux infusions de plantes avant d'aller dans la rivière à 6h du matin dans l'énergie d'un lever de soleil!), et des échanges avec le village qui nous a présenté leur artisanat qui leur permet d'obtenir des revenus. Nous avons assisté à une séance de pêche (à la lance), et avons eu la chance de passer du temps avec Manari (@manariushigua), chef de village assez connu à l'international car il se bat partout dans le monde pour représenter son peuple et sa culture et protéger la forêt. Il a également créé un MOOC sur l'interprétation des rêves (ce qui paraît fou sachant qu'ils n'ont quasiment pas d'internet, pas d'électricité, et très peu de technologies dans les tribus!). Ici leurs rêves guident leurs décisions au quotidien, ils sont experts dans l'art de les interpréter, c'était passionnant.


Notre expérience ici a été ma préférée, où tous les tracas du quotidien paraissent si lointains et futiles... Où l'on n'a plus de téléphone, plus de réseaux sociaux, plus d'obligations ou de stress. On est dans l'instant présent, à l'écoute des sons de la nature, de son rythme, dans une vie minimaliste, simple, et qui permet d'accéder à un bonheur et une joie sincère. À cela s'ajoutait la richesse des échanges avec notre groupe et nos guides locaux !


LES ENSEIGNEMENTS


Lors des méditations, Manari nous a guidé, il nous a fait regarder le ciel et voir tous les arbres connectés. Toutes les espèces différentes, la jungle contient une biodiversité unique où il y a tellement d'espèces différentes que pour retrouver le même spécimen il fut parfois parcourir des kilomètres. Chacun a sa place. Cet entrelacement d'espèces, c’est la terre, le monde. Chaque arbre ou plante est unique, a sa propre culture. Mais tous sont interconnectés.


Il nous a invité à ressentir un ancrage sous nos pieds. Même avec des chaussures et même si on vivait au 10ème étage. Cet ancrage, nous l'avons. Et quand nous manquons de connexion avec la terre, les autres, on tombe.


Manari parle de la "SAGESSE VIVANTE", la sabiduria viviente. On doit trouver l’amour entre nous tous et réveiller nos consciences. Et ainsi on sera capables de transformer nos vies. Pour défendre la vie, il faut qu’on s’unisse en tant qu’humains.

La terre ne va pas exploser en revanche il y aura une transformation de certains êtres a d’autres.

Je vous laisse aussi méditer la dualité entre le "rien" et le "tout", mais le fait que le tout englobe le rien...


PARTIE 2 - COMMUNAUTÉ ACHUAR


Pour cette deuxième partie de voyage, nous avons passé 5 jours en territoire Achuar. Nous avons repris les petits avions pour une heure environ, et sommes arrivés à un éco-lodge, cofondé en 1995 par l'asso et les locaux, pour bénéficier et développer une source de revenus indépendamment des compagnies pétrolières et autres voleurs de terres.

Nous prenions les canoés pour bouger : descendre la rivière à la nage (caimans et pirhanas nous ont laissé tranquils), nous avons rendu visite à un chef de village à 2h de canoés, qui nous a fait l'honneur de nous inviter dans sa maison et nous offrir un repas local (coeurs de palmier, vers, crevettes de rivière, yuca, pois...).


Nous avons marché en forêt et nous sommes arrêtés quelques temps devant l'arbre le plus majestueux que j'ai vu de ma vie. Un arbre centenaire, immense, dont le diamètre visible des racines devait faire au moins 20 mètres je pense. C'était vraiment beau, et ça fait réfléchir, à nous, nous qui nous croyons plus fort que tout, nous, minuscule être humain, qui vivons seulement quelques dizaines d'années et avons un impact qui nous dépasse...


Nous sommes aussi allés dans un autre village, pour faire une cérémonie d'ayahuasca. C'était une première pour moi, et ça mérite un article de blog entier 😉




Vers la fin du voyage, une forte pluie qui a duré 3 jours entiers a un peu modifié le planning, mais il était temps de rentrer doucement vers Quito.


Le retour n'a pas été évident, mais ce voyage a été une vraie transformation intérieure, avec une sensation d'alignement, de justesse, et de dépossession qui était magique.

La force de l'amour, la force universelle, est celle que je garde en moi pour guider mes pas, pour me mettre à son service, pour r/éveiller chacun de l'illusion de la séparation et retrouver cette connexion que l'on a avec la terre, avec le vivant, et avec chacun de nous.


Athéna,

Avril 2022



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